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07 février 2020

Pourquoi la sauvegarde est plus efficace que le redressement judiciaire

Source les échos

Les entreprises en difficulté qui optent pour la procédure de sauvegarde s'en sortent mieux que celles qui entrent en redressement judiciaire, selon une note de France Stratégie publiée ce jeudi. Cette différence ne s'explique pas par la santé financière des entreprises, mais par la meilleure réputation de la sauvegarde qui tranquillise les créanciers.

C'est une étude que tout chef d'entreprise devrait lire.

Dans la pratique, une entreprise peut demander à bénéficier d'une procédure de sauvegarde si elle n'est pas en cessation de paiements, mais si elle fait face à des difficultés financières qu'elle considère comme insurmontables sans restructuration de sa dette. Il s'agit donc d'une décision en amont de gros problèmes.

A l'inverse, une entreprise en cessation de paiement dispose de 45 jours pour entrer en redressement judiciaire afin de restructurer sa dette. Dans ce cas, la procédure intervient alors que les difficultés sont déjà très importantes. Pourtant, peu de chefs d'entreprise choisissent la sauvegarde et attendent le dernier moment, probablement en partie aveuglés et aussi par peur des créanciers.

Un plus grand succès des sauvegardes


Selon France Stratégie, un laboratoire d'idées lié à Matignon, 62 % des entreprises en sauvegarde parviennent à restructurer leur dette contre seulement 27 % de celles qui entrent en redressement judiciaire. « La meilleure santé financière initiale des entreprises qui entrent en sauvegarde ne suffit pas à expliquer la différence des taux de restructuration », souligne la note. En comparant des entreprises aux caractéristiques proches qui optent pour l'une ou l'autre procédure, l'écart entre la sauvegarde et le redressement judiciaire reste significatif. De même, une entreprise en sauvegarde a plus de chance de survivre qu'une société en redressement, sans que leur situation financière de départ n'explique cette différence. Un effet de réputation « C'est la meilleure réputation de la procédure de sauvegarde qui est à l'origine de cette différence », explique Cédric Audenis, commissaire général adjoint de France Stratégie. « Les entreprises en sauvegarde ayant de plus grandes chances de survie, l'ouverture de cette procédure ne ferait pas fuir l'ensemble des partenaires - clients, créditeurs, employés et fournisseurs -, ce qui augmente les chances de survie de l'entreprise », explique la note. A l'inverse, une partie des échecs en redressement judiciaire est liée à la mauvaise réputation de cette procédure, qui mène souvent à la liquidation. Il faut « mieux informer les chefs d'entreprise sur les avantages de la procédure de sauvegarde », conclut Cédric Audenis